Pays de la Loire

À la Colline des Frettis, l’équitation au service de l’éducation populaire

À la Colline des Frettis, l’équitation au service de l’éducation populaire

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Image : Julien Borel / Journaliste : Apolline Tarbé

Publié le 26 mai 2023 à 9h22 - Durée : 5mn

Lundi 24 avril, huitième jour des vacances scolaires. À la Colline des Frettis, centre équestre associatif de Bouillé-Courdault, commence une semaine de stage pour un groupe d’enfants et pré-adolescents. Depuis 35 ans, et pour le plus grand bonheur des habitants du coin, le club fait rayonner les valeurs de l’éducation populaire via la pratique du cheval. Les stagiaires, bénévoles et salariés de la Colline des Frettis témoignent.

Les jeunes de la Colline des Frettis

Avant toute chose, les enfants s’en vont chercher les chevaux dans leur paddock et prennent le temps de leur prodiguer les soins nécessaires. Malgré leur jeune âge, ils sont déjà quasiment autonomes. Aujourd’hui, c’est du Parcours en Terrain Varié (PTV) qui les attend.

L’éducation populaire comme ciment

Sur le chemin de l’aire de PTV, les enfants se confient. “J’aime bien être au contact des animaux”, commence Lili, 13 ans, qui entame sa septième année de cheval. “Galoper, c’est une sensation qui est super”. À côté d’elle, Antoine renchérit : “ça donne des bonnes impressions. Et on apprend à mieux connaître les bêtes”.

“On apprend à mieux connaître les bêtes”

Une troisième camarade lui donne raison en chevauchant Flamenco, le poney qui lui a été confié pour la matinée : “j’ai déjà monté celui-là : quand il veut, c’est un vrai petit démon ! Mais il est quand même très mignon”. Quel que soit leur niveau, tous sont attachés à ce lieu où ils passent une bonne partie de leur temps libre.

Antoine, sur le chemin de l’activité PTV

Développer ce lien entre les jeunes et les chevaux, c’est l’un des objectifs de la Colline des Frettis. “Pour eux, c’est un retour au réel” explique Antoine, fondateur et coordinateur de l’association. Ici, ils prennent conscience que “s’occuper des animaux est un boulot de tous les jours”. Plus largement, le cadre est propice à la découverte et l’amour de la nature. “L’activité équestre intègre complètement un projet d’environnement”, poursuit Antoine. “C’est l’association d’un projet sportif et d’un projet culturel qu’on met en place depuis 30 ans ici”.

“C’est l’association d’un projet sportif et d’un projet culturel”

Depuis sa naissance en 1987, la Colline a diversifié ses activités autour de ces deux piliers. Aujourd’hui, l’association propose une pratique équestre de loisirs et de compétition, des séances de découverte de l’environnement, des stages de formation professionnelle, et même du transport scolaire à cheval. Avec un même ciment : celui de l’éducation populaire.

Dans le village de Bouillé-Courdault, un panneau d’avertissement sur l’hippomobile

“Le sport n’est qu’un outil pour transmettre des codes sociaux compatibles avec la vie en société”, explique Antoine : “savoir s’écouter, se parler, accueillir la différence… Les valeurs de démocratie et de citoyenneté sont transversales à toutes nos activités”. Une philosophie qu’il n’est pas prêt d’abandonner : “moi, je suis un convaincu de l’éduc’ pop : j’en démordrai jamais”.

C’est d’ailleurs ces valeurs qui ont rapproché la Colline des Frettis de la Ligue de l’enseignement. “Nous, on est affiliés à la Ligue depuis toujours !” revendique Antoine. Ce partenariat historique permet à l’association “de rencontrer des personnes qui sont dans le même espace de réflexion”, mais aussi de bénéficier d’aide sur un plan purement technique. “Ici, tu as vite fait d’être à l’écart de tout“, regrette-t-il. “La Ligue est en contact avec les institutions et permet de garder ce rapport avec les structures”.

Les bénévoles au cœur du projet

C’est sûrement cette philosophie d’éducation populaire propre à la Colline des Frettis qui explique l’engouement des bénévoles pour l’association. “On est cinq à intervenir sur le plan de l’enseignement, la formation, l’animation”, énumère Antoine, “mais tout le reste repose sur des bénévoles ou des élèves en formation”.

Candice, 17 ans, peut en témoigner. Elle habite à cinq kilomètres du club, où elle a commencé à monter à cheval à 3 ans. “J’ai jamais arrêté”, sourit-elle. “Monter à cheval, parler avec les gens… tout me plaît”. Aujourd’hui, elle poursuit des études de gestion d’une entreprise hippique et enchaîne les stages à la Colline des Frettis : “mes missions, c’est de faire les soins des chevaux, m’occuper de l’entretien de la structure, m”occuper du cours des enfants…” Un rêve pour celle qui connaît désormais le lieu comme sa poche.

Candice, bénévole et stagiaire à la Colline des Frettis

Rose, 20 ans, est également présente sur la structure ce jour-là. “Juste là pour passer du temps ici”, précise-t-elle ; “j’ai un suivi sur une jument qui s’est blessée, donc je viens quand je veux pour m’en occuper”. Elle est aussi une grande habituée des lieux : “j’ai beaucoup aidé ici. Quand j’étais au collège, je finissais à 16h et je venais directement ici”.

Saut d’obstacle au cours de PTV

Comme Candice, Rose a fait partie du Projet ZigZag, un club de jeunes bénévoles qui organise des balades à poney lors de différentes manifestations, afin de lever des fonds et aller voir des épreuves d’équitation par leurs propres moyens. Des années qui laissent des souvenirs mémorables aux deux jeunes filles : “c’est devenu mes potes, en fait. On monte ensemble pendant le weekend, les vacances…” raconte Candice. Rose, pour sa part, a des étoiles dans les yeux en repensant au Jumping International de Bordeaux, “un des meilleurs moments de [sa] vie”.

La relève du projet ZigZag

Pour Antoine, le Projet ZigZag est l’incarnation parfaite de l’esprit de l’association puisqu’il permet aux jeunes de grandir et s’émanciper grâce à la pratique du cheval. “À 12 ans, quand les gamins ont appris les règles de sécurité et nos valeurs, ils rentrent dans le club jeune et montent leur projet. Ils ont leur compte bancaire, ils sont invités dans toutes les fêtes de villages, des amicales laïque…” Il conclut : “et en portant un projet de A à Z, tu apprends plein de trucs !” L’objectif est atteint : l’équitation devient ici un vecteur de vivre et faire-ensemble ; et non pas une fin en soi.

Antoine, fondateur et coordinateur de la Colline des Frettis

D’une manière générale, c’est grâce à l’implication des bénévoles que la Colline des Frettis peut proposer une telle variété d’activités. Même si, admet Pascale, présidente de l’association, “comme toutes les associations aujourd’hui, nous manquons cruellement de bénévoles pour faire tourner la structure”. À l’heure actuelle, les jeunes et les membres du Conseil d’Administration parviennent encore à se répartir les tâches ; que ce soit l’entretien des chevaux, l’organisation des manifestations ou encore la gestion administrative particulièrement complexe de l’association.

C’est cet investissement des jeunes et de leurs parents qui fait vivre la Colline des Frettis, depuis plus de 30 ans. “J’explique ça par un pur désintérêt”, avance Antoine. “Il y a plein de gens qui croient encore dans l’utilité d’une association”, se réjouit-t-il. Et après seulement quelques heures passées à la Colline des Frettis, on les comprend !

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Image : Julien Borel / Journaliste : Apolline Tarbé

Publié le 26 mai 2023 à 9h22 - Durée : 5mn

Merci pour votre temps :

  • Antoine Auguin, fondateur et coordinateur de la Colline des Frettis
  • Romane et Noa, animatrices de la séance

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