Île-de-France

Pourquoi passer le BAFA ? 6 jeunes témoignent

Pourquoi passer le BAFA ? 6 jeunes témoignent

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Image : Agathe Roger / Journaliste : Apolline Tarbé

Publié le 27 novembre 2023 à 9h00 - Durée : 6mn

Faut-il se former pour encadrer des enfants lors d’un job d’été ? Qu’apprend-on au BAFA quand on a déjà l’habitude de garder ses frères et soeurs, de faire du baby-sitting ou de l’animation ? Pourquoi passer ses vacances en formation théorique dans un centre de loisirs ? Six jeunes en formation expliquent pourquoi sauter le pas du BAFA.


Formation BAFA


4 novembre 2023, centre de vacances de Chaumontel (Val d’Oise). C’est l’avant-dernier jour de formation au BAFA pour une vingtaine de jeunes envoyés par la ville de Saint-Ouen-sur-Seine. Le programme est dense : session groupée de chants, exercice pratique sur les notions de responsabilité civile et pénale, mises en situation et débat mouvant sur la posture d’animateur, organisation de jeux collectifs, préparation de la grande veillée qui vient clore la semaine de stage. Entre deux activités, Lili, Moussa, Wakil, Fethi, Johara et Manelle témoignent. Dans leurs mots, voici cinq bonnes raisons de passer le Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur (BAFA).


1. Rendre la pareille à l’école, en colonie ou en centre de loisirs

Le BAFA est un brevet qui permet d’encadrer des enfants et des adolescents de manière occasionnelle, dans les accueils collectifs de mineurs : colonie de vacances, centre aéré, centre de loisirs… Pour les animateurs, c’est l’occasion rêvée de se replonger dans ces lieux et moments qui ont bercé leur enfance et adolescence. C’est notamment ce qui a motivé Johara à passer le BAFA : « Toute ma vie, j’ai été au centre aéré. J’en garde que des bons souvenirs. Les colos, j’aime trop ça. Je sais qu’être animateur en colonie, c’est génial. J’ai jamais fait d’animation mais j’ai déjà fait des baby-sittings, gardé des enfants, animé des anniversaires… et je sais que ça ma plaît ».

Johara, stagiaire BAFA

Fethi, pour sa part, a été marqué par les animateurs qu’il a connus enfant. Il espère désormais reprendre le flambeau et incarner cette figure pour d’autres : « plus tard, je serai fier de croiser d’autres personnes qui pourront dire que j’étais un exemple ». Voilà deux mois qu’il travaille à l’accueil périscolaire dans une école de Saint-Ouen. Lui aussi a hâte de repartir en colonie.


2. Avoir un travail gratifiant et responsabilisant

Pour la plupart, les stagiaires présents à cette formation ont l’habitude de s’occuper d’enfants depuis des années. Lili, Moussa et Fethi ont grandi dans des familles nombreuses. Johara et Manelle en ont fait un petit boulot rémunéré. C’est leur plaisir d'encadrer les enfants qui a poussé chacun d’entre eux à passer le BAFA. « J’aime mon rôle de grand frère », explique Moussa. Un rôle qu’il endossera à nouveau en tant qu’animateur : « ce qui me plaît le plus, c’est d’aider et soutenir. On n’est pas uniquement là pour occuper les enfants : on est là pour les accompagner, leur apprendre à développer leurs capacités ».

Au centre : Fethi, stagiaire BAFA

Fethi voit également cette proximité avec les enfants comme une grande chance : « c’est un métier qui me plait. On est sur le développement des enfants, on les voit grandir ». Sans connaître le métier d’animateur, Wakil pressent déjà qu’il lui conviendra pour les mêmes raisons : « j’aime pas les vocations où on reste sur une chaise de bureau toute la journée. J’aime être en activité. Et sur le plan social, ça me plaît beaucoup d’être en contact avec plein de jeunes ».

3. S’approprier des outils pour mieux accompagner les enfants

Passer le BAFA permet justement de prendre conscience de la grande responsabilité qu’implique la fonction d’animateur. Manelle, animatrice en centre pendant les vacances, considère aujourd’hui son rôle d’un nouvel oeil. « Très jeune, j’ai vu l’animation comme un petit job. Cette semaine, j’ai compris que c’était plus que ça. Que les enfants pouvaient déjà avoir des problèmes, même à leur âge. Qu’il fallait vraiment en prendre soin ». Lili et Wakil ont eu le même chemin de réflexion : « On pense que garder des enfants c’est facile, qu’on fait juste des activités… » commence la première. Wakil complète : « mais ça va au-delà de simplement les surveiller. C’est leur sécurité, leur santé mentale et physique qui entrent en jeu. C’est un vrai travail ».

À droite : Wakil, stagiaire BAFA

Les jeunes repartent de cette première semaine de formation avec une multitude d’outils concrets pour mieux accompagner les enfants. « On a appris énormément de choses autour du comportement des enfants et du comportement qu’on doit avoir vis-à-vis d’eux », illustre Moussa. « J’ai beaucoup appris sur la posture de l’animateur, comment gérer un groupe d’enfants, et les règles à établir pour que tout se passe bien », poursuit Fethi. Manelle, de son côté, a réalisé que l’animation était « un travail d’équipe ». Elle mentionne l’un des apprentissages clés de ce stage : « il faut jamais rabaisser un enfant, parce que ça reste vraiment dans leur tête. Il faut pas cesser de les encourager ». Un conseil qui lui sera certainement précieux pour la suite. « Je me disais qu’une formation ferait de moi une meilleure animatrice », approuve-t-elle.

4. Grandir et s’améliorer grâce à la formation

Le cursus du BAFA est organisé en trois temps principaux. Elle commence par une semaine de formation théorique de huit jours. Un condensé de différents temps de transmission et d’ateliers pratiques entre stagiaires. « C’est très très intense », commente Johara. « On a appris les règles de vie en communauté, on comprend comment les enfants réfléchissent et réagissent aux situations en fonction de leur âge, on a fait des débats pour voir comment réagir à des situations autour des produits illicites, des relations sexuelles, des disputes des enfants… On travaille tout le temps, mais on se motive entre nous ».

Débat mouvant des stagiaires

Les candidats doivent ensuite postuler pour faire un stage pratique de 14 jours minimum. Pour les animateurs en herbe, c’est le saut dans le grand bain : en colo ou en accueil de loisirs, ils s’agit de mettre en application ce qu’ils ont appris lors de leur première semaine de formation. Les sujets techniques de réglementation deviennent palpables. Les valeurs de laïcité, de lutte contre les discriminations, de vivre-ensemble s’incarnent au jour le jour avec les enfants. Bref, les apprentissages théoriques prennent tout leur sens.

La troisième étape du BAFA est une autre semaine de formation entre stagiaires. Elle sert à revenir sur les stages pratiques de chacun pour en tirer des apprentissages. C’est aussi l’occasion de développer une compétence particulière : une certaine activité, un milieu naturel, un public spécifique…

Ces différentes étapes sont autant d’opportunités de gagner en maturité et s’améliorer dans sa pratique grâce aux apprentissages, à la remise en question, aux retours des co-stagiaires et à l’accompagnement des formateurs. Fethi constate déjà le chemin parcouru pendant la première étape de ce chemin du BAFA : « on a eu pas mal d’entretiens individuels. On a pu échanger sur certaines situations. Franchement, je sors mûri de cette formation ».  

5. Se faire des potes dans une ambiance colo

La formation BAFA, c’est aussi un moment convivial qui permet de rencontrer d’autres jeunes dans une ambiance « colo ». Au septième jour de leur formation en internat, les stagiaires relèvent tous la bonne ambiance de la semaine qu’ils viennent de passer. Écoutez plutôt Moussa : « On vit tous en collectivité, tout le monde s’entend bien », Fethi : « ça a été une semaine super enrichissante et joyeuse. C’était une bonne expérience à vivre, je le conseille à tout le monde », ou encore Johara : « Je vais rester en contact avec certains, c’est sûr ».

Johara et Moussa, stagiaires BAFA

Il est temps de laisser les stagiaires préparer leur veillée de fin de semaine. Cette soirée mythique reste souvent dans les annales pour les stagiaires BAFA comme pour leurs formateurs. Mais elle ne sera pas relatée dans cet article : une veillée ça ne se raconte pas, ça se vit… en formation BAFA !

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Image : Agathe Roger / Journaliste : Apolline Tarbé

Publié le 27 novembre 2023 à 9h00 - Durée : 6mn

Merci pour votre temps :

  • formateurs et stagiaires du stage BAFA de Chaumontel (Ligue de l'enseignement du Val d'Oise)

Entrer en contact :

  • Virgil Cassier, délégué Service Formations, fédération 95 de la Ligue de l'enseignement : virgil.cassier@ligue95.com