Brive-la-Gaillarde : le TUCSS, une association de quartier comme on les aime

Dans le quartier prioritaire de Tujac / Gaubre (Brive-la-Gaillarde), une association œuvre depuis des années pour la cohésion, l’entraide et l’épanouissement des habitants : le TUCSS. Situé à l’entrée du quartier, cet espace de vie sociale accueille les enfants dès 6 ans en dehors du temps scolaire, et propose des activités culturelles et sportives aux jeunes comme aux adultes. Reportage.

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Mercredi 7 juin. Comme tous les 15 jours, les enfants du TUCSS vont passer la matinée au jardin pédagogique du quartier, malgré la chaleur de plomb. Un animateur les attend sur place : ce matin, ils vont apprendre à adosser des tuteurs aux plants de tomates dans leur potager.

Faire grandir les enfants

Arrivés dans le jardin, les enfants sont aux anges et gambadent entre les cultures. Il faut dire que tout a bien poussé depuis leur dernière venue. Ismaël, 7 ans, nous raconte : “on a planté des fraisiers, des concombres, des cornichons…. Arrivé à un bac, il découvre avec émerveillement qu’une fraise a poussé sur le pied qu’il a planté il y a quelques semaines : “je l’avais mangée mais elle est encore plantée !” De l’autre côté du jardin, Régine récolte deux belles salades et les montre aux enfants : “ça s’appelle des Batavia !”

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Il est maintenant temps de lancer l’activité. Chaque petit attrape un tuteur qu’il enfonce à côté d’un plant de tomate, après en avoir soigneusement enlevé tous les gourmands - les tiges qui ne produisent pas de fruits. Tout au long de la matinée, l’animateur leur apprend à reconnaître différentes variétés et leur fait goûter les fruits de leur labeur : les petits pois, les fraises, les radis… Ismaël est ravi : “moi, j’aime bien jardiner”, glisse-t-il.

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Le jardinage est l’une des nombreuses activités proposées par le TUCSS aux enfants, le mercredi matin. “Il y a une bénévole qui anime des ateliers d’arts plastiques”, explique Lauriane, animatrice de la structure. “Moi, je suis plutôt sur les ateliers culturels. J’organise des débats, ils adorent. Je fais aussi de l’animation sportive”. Les activités sont pensées pour accompagner au mieux les enfants en dehors de l’école ; et ils en sont les premiers comblés. Fares aime aller au jardin, tandis qu’Eymen préfère le dessin et Ismaël l’atelier BD. Cela va sans dire, ils se sont tous fait des copains au TUCSS.

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Les animateurs et bénévoles sont les témoins privilégiés de l’épanouissement des enfants à travers ces activités, comme le décrit Régine en désignant une petite fille : “je l’ai connue quand elle était en CP. Elle avait des difficultés de lecture. On a passé beaucoup de temps avec elle, et maintenant on la voit évoluer”. Aujourd’hui, elle est plus en confiance et danse toutes les semaines dans le groupe de hip-hop du TUCSS. “On les voit s’ouvrir et se développer, c’est extraordinaire”, confie la bénévole.

Tous les champs, tous les publics

Mais la structure ne s’occupe pas que des plus jeunes. À 14 heures, ce sont les grands frères, grandes sœurs, cousins et voisins qui poussent la porte du TUCSS pour la séance hebdomadaire de soutien scolaire. Aujourd’hui, ils sont une vingtaine de collégiens et lycéens, mais certaines semaines le nombre d’élèves peut monter jusqu’à trente-cinq. Les jeunes sont répartis dans des salles en fonction des matières qu’ils doivent travailler. Les bénévoles, qui ont chacun leur spécialité, prennent leur place habituelle.

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L’aide à la scolarité a lieu tous les jours de la semaine et permet un réel suivi sur le parcours des enfants et des jeunes. Un collégien raconte venir deux fois par semaine pour rester à temps dans ses devoirs. Sa grande sœur, elle, vient tous les mercredis pour préparer le brevet. Son oral, effectué la veille, s’est bien passé grâce à l’aide de Mathis, un jeune en service civique, ces dernières semaines. C’est cette personnalisation de l’accompagnement qu’apprécie Marie-France, bénévole depuis trois ans. Toutes les semaines, elle retrouve les deux mêmes collégiennes au TUCSS : “elles se sont habituées, et moi aussi. Ça leur donne confiance, et c’est très important”, affirme-t-elle.

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Tout le monde a fini ses devoirs et les salles se vident petit à petit, mais la journée ne s’arrête toujours pas là. Plus tard dans l’après-midi, un artiste du quartier viendra rencontrer les adolescents du TUCSS et les initier au dessin sur tablette graphique. Le but : réaliser ensemble, en quelques séances, une toile qui sera transformée en graffiti sur le bâtiment dans l’été.

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Ces quelques animations donnent à voir la façon dont les enfants et jeunes du quartier grandissent et s’accomplissent à travers les activités proposées par le TUCSS. Et encore, elles ne sont qu’un faible aperçu de l’étendue des actions de l’association. “On essaie de balayer tous les champs, et tous les publics” décrit Jeannine, présidente de l’association. “On prend les enfants à partir de 6 ans, et notre doyenne a 85 ans !” Devant son planning, elle dresse la liste des activités qui rythment la semaine : les cours de Français Langue Étrangère, le café des habitants, la gym, l’atelier robotique, la zumba, le VTT, le hip-hop, les percussions africaines, le tricot, les sorties familiales… Autant d’activités qui naissent des besoins identifiés sur le quartier, ou des passions de certains habitants mises au service des amis et voisins.

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“Le liant entre tout ça, explique Jeannine, c’est de proposer des activités et des services à tous les habitants, adultes et “gamins”, qui ont envie de se rencontrer, se retrouver, participer… et besoin d’être accompagnés”.

Un vivier de bénévoles

Ce foisonnement repose quasi exclusivement sur l’engagement bénévole de dizaines de personnes pour leur quartier. À l’heure actuelle, le TUCSS ne compte que deux salariées : Lauriane, animatrice  et Mina, médiatrice. Toutes deux ont grandi dans le quartier qu’elles connaissent comme leur poche.

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Pour l’association, trouver de nouveaux bénévoles est une préoccupation quotidienne. “Chacun cherche dans son réseau personnel”, explique Jeannine. Elle-même a rejoint l’association il y a 20 ans, après avoir rencontré Lucien De Carvalho, alors président depuis de nombreuses années. “On s’est rencontrés dans une réunion de préparation de la fête de quartier. À la rentrée, il m’a invitée à l’Assemblée Générale du TUCSS. J’en suis sortie, j’étais secrétaire de l’association !” se souvient-elle en riant. Aujourd’hui, les rôles se sont inversés et c’est elle qui est à l’affût de nouveaux membres pour l’association.

Pas de crainte à avoir néanmoins, l’action du TUCSS n’est pas prête de s’arrêter. Car entre les habitants du quartier, les bénévoles, les salariées, les jeunes en service civique…; c’est une véritable horde de forces vives qui anime tous les jours cette association de quartier comme on les aime.

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