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Image : Julien Borel / Journaliste : Apolline Tarbé
En haut du Mont Serein, perché à 1400 mètres d'altitude, se trouve un centre de vacances tout à fait atypique, géré depuis plus de 50 ans par la fédération 84 de la Ligue de l'enseignement (Vaucluse). Après quelques années de fermeture par intermittence dues au COVID et à des travaux importants de rénovation thermique, le Dahut a rouvert ses portes pour des séjours sportifs en pleine nature.
Un cadre idéal
C'est ce cadre de rêve qui rend les séjours du Dahut uniques. Situé en plein cœur de la station de ski, le centre est particulièrement adapté pour des séjours portés sur la découverte de l'environnement. Nabila, directrice d'une colonie sur le point de se terminer, est ravie de la semaine qu'elle vient de passer : "c'était la première fois qu'on venait dans ce centre. Les enfants ont fait de la randonnée deux fois, une activité autour des insectes, du poney, et de l'accrobranche. Ils ont kiffé, ils étaient à fond".
Dans ce groupe, la plupart des enfants venaient à la montagne pour la première fois. Une découverte réussie, avec une mention spéciale pour l'activité "planétarium" qui leur a permis d'observer les étoiles dans un dôme, de nuit, avec un animateur. Sans surprise, "ils ont adoré".
Une autre signature du Dahut : la facilité des séjours qui y ont lieu, pour les organisateurs. "C'est une station à taille humaine", explique Grégory, directeur adjoint de la fédération. "Pour les groupes, c'est très agréable". En effet, ils peuvent participer à des activités quotidiennes en partant à pied du centre. Un critère décisif pour Nabila : "nous, on n'avait pas de véhicule. Ici, tout est accessible à pied ! On aurait été embêtés s'il fallait faire une petite trotte avec les enfants, surtout en plein été. Mais là, c'était nickel. Ils étaient assez autonomes".
Une équipe locale
Pour rythmer le séjour, les groupes peuvent compter sur les animateurs de la Ligue de l'enseignement ou ceux de la station, qui connaissent la montagne et aiment transmettre lors d'ateliers variés. L'équipe de la station du Mont Ventoux a en effet tissé des liens étroits avec la fédération et propose plusieurs activités sportives à proximité du centre : l'accrobranche, le air parc, le tubing, la découverte de la faune et la flore...
Aux fourneaux du Dahut, Jean-François est également un habitué de la région. Amoureux des produits frais et locaux, il met un point d'honneur à servir essentiellement des repas faits maison. Il raconte : "Ma belle-mère venait déjà en vacances ici quand elle était petite. Il y a une maison de famille depuis longtemps. Donc le coin, je le connais bien". Après avoir "bourlingué dans la restauration traditionnelle" pendant plusieurs dizaines d'années, il décide en 2020 de mettre ses talents au service de la restauration collective, et ce dans le cadre associatif de l'éducation populaire.
"Ça me plait, le lien avec les enfants", raconte le cuisinier. "Ça change de mon métier". Jean-François le réalise tout juste, mais lui aussi a la fibre de la transmission. En début de séjour, il affiche les menus pour les trois premiers jours, échange avec les enfants, "tâte l'ambiance", pour pouvoir s'adapter sur les jours suivants. Dans la semaine, il propose un atelier cuisine pour initier les enfants à quelques recettes. "Des choses simples", précise-t-il : "gâteau au yaourt, gâteau aux pommes..."
Jean-François redécouvre son métier, sous un nouvel angle : "je fais pas de la haute gastronomie, mais j'essaie de faire beaucoup de cuisine maison et de faire découvrir quelques produits aux enfants". À terme, il aimerait même créer un petit potager pour le Dahut.
Le début d'un nouveau cycle
Dans la station, il n'y a pas que le Dahut qui s'est refait une beauté récemment. Des chalets, des restaurants, et le bâtiment d'accueil de la station sont également en travaux. Une transformation qui devrait rendre le lieu d'autant plus attractif d’après Jean-François, qui remarque que "les travaux lancent une nouvelle dynamique".
Selon lui, ce renouveau est essentiel dans le contexte de changement climatique qui met en péril certaines activités de la station. "Malheureusement, on subit le même sort que toutes les petites stations", regrette-t-il, observant que la station n'a ouvert que deux semaines cet hiver.
La fédération ne se voile pas la face : pour Grégory, il est carrément “obligatoire” de se renouveler pour anticiper les saisons hivernales de plus en plus courtes. “On réfléchit à proposer des activités vélo et randonnée, même l’hiver”, illustre-t-il. La richesse du patrimoine local est également un atout dont les groupes peuvent profiter : “on pourrait rencontrer des personnes qui font découvrir aux groupes leur miellerie, la culture de la lavande, ou encore la viticulture”, poursuit le directeur adjoint.
De beaux jours attendent encore le Dahut. Si vous avez la chance d’y passer lors d’un séjour, vous apprécierez par vous même sa marque de fabrique : la nature, la simplicité et l’authenticité.
Image : Julien Borel / Journaliste : Apolline Tarbé